Les premières toiles datent de 1947. C’est le lendemain de la guerre. Cadet d’une fratrie de trois, Jacques a 17 ans, il est étudiant en peinture à Saint-Luc, à Bruxelles — son père aurait préféré qu’il soit architecte, comme lui. Il vit chez ses parents, il se plonge dans l’étude des grands-maîtres en même temps qu’il se passionne pour le jazz et le cinéma.
À propos de la guerre, il écrit :
« J’avais dix ans quand la guerre a éclaté. C’est un souvenir tragique et une déception énorme quant au sérieux des aînés. »
Pendant la guerre la famille a abrité une famille juive dans leur grenier, les Sterling. C’est Monsieur Sterling, le père, qui communique à l’enfant Jacques sa passion de la peinture et des maîtres anciens, au départ de cartes postales que l’enfant va chercher dans des librairies et qu’il lui ramène fiévreux d’entendre son commentaire et de pouvoir en discuter avec lui.
Mais de 1947 à 1962, très peu de trafic encore dans sa peinture.Les thèmes des premières peintures sont intérieurs, familiaux. Ce sont des portraits, des autoportraits, des natures mortes.